Appel à communications – Faire l’histoire des graffitis politiques – Entre appropriation de l’espace public et révolte graphique (XIXe-XXIe)

Publié le 5 avril 2020

Pensée comme un atelier ouvert au public devant conduire à la rédaction d’un numéro spécial de revue, la journée d’étude aura lieu le vendredi 2 octobre à l’Université de Paris. Afin de favoriser les échanges, chacun des participants sera invité à discuter une autre communication. Pour cela, l’envoi des textes à l’avance est demandé pour le 1er septembre.

Les propositions de communication (2 000 caractères maximum) et une courte bio-bibliographie doivent parvenir, avant le 15 mai 2020, aux trois adresses suivantes :

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Les réponses aux propositions seront retournées par les organisateurs à la fin du mois de mai 2020.

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Appel à communications

Faire l’histoire des graffitis politiques

Entre appropriation de l’espace public et révolte graphique (XIXe-XXIe)

« On les efface (c’est difficile), on arrête les graffitistes, on les met en prison, on interdit la vente des marqueurs
ou des bombes, rien n’y fait, ils en fabriquent artisanalement et recommencent toutes les nuits1 ».

Le graffiti, entendu comme message manuscrit apposé sur une paroi exposée dans un lieu accessible à un public2, fait l’objet d’une attention croissante des sciences sociales. Des anthropologues, des sociologues, des historiens de l’art et quelques historiens ont souligné les enjeux spécifiques de cette forme de communication qui passe par un médium original mais longtemps resté marginal3.

Pour autant, le graffiti est demeuré une source occasionnelle pour les historiens, permettant de compléter, par exemple, l’étude de certains mouvements sociaux ou politiques. Son caractère éphémère, puisque l’action du temps est souvent doublée par de promptes actions de nettoyage, n’empêche pas, pourtant, de saisir le graffiti par le biais de nombreuses sources (archives policières, sources médiatiques…). Aussi, un des premiers enjeux méthodologiques est-il sans doute d’interroger les logiques de constitution de ces fonds, ainsi que le geste de collecte de graffitis par les contemporains, la lecture jamais neutre qu’en font les policiers, les collectifs d’enquêteurs ou d’artistes – on pense notamment à Brassaï et aux surréalistes, traquant les écritures de rue bien avant l’avènement du street art. Le graffiti constitue donc un objet spécifique dont les enjeux méthodologiques attendent encore d’être précisés par une réflexion collective et comparative à laquelle nous entendons contribuer. La dynamique de patrimonialisation récente des graffitis, mis à l’honneur par de nombreuses expositions, et au cœur d’une campagne du Centre des monuments nationaux en 20184, invite à prendre au sérieux un objet d’étude qui est passé, en quelques années, du statut de geste considéré comme infrapolitique voire comme simplement délinquant à celui de marqueur de dissidence, voire geste artistique légitime.

Nous proposons donc d’organiser une journée d’étude préparatoire à la publication d’un numéro de revue thématique, consacrée aux graffitis politiques et à leur lien avec l’espace public.

À travers le graffiti, on peut questionner, en premier lieu, le caractère proprement partagé de l’espace public. Il apparaît nécessaire, en effet, de prendre en compte la réalité du graffiti à partir de celle, plus large, des « écritures exposées », notion capitale inventée par l’historien Armando Petrucci, qui renvoie à « n’importe quel type d’écriture conçu pour être utilisé dans des espaces ouverts, voire dans des espaces fermés, de façon à permettre la lecture à plusieurs et à distance d’un texte écrit sur une surface exposée »5.

Les graffitis s’inscrivent donc dans un dispositif d’écriture publiquement exposé et historiquement situé ; et si on considère que l’espace public est caractérisé par son accessibilité6 et qu’il se trouve hors de la sphère de l’appropriation, les graffitis – et plus généralement les écritures exposées – sont à même de révéler son caractère incomplet et contesté. Que ce soit la Troisième république en France ou le projet monumental fasciste en Italie, il s’agit d’imposer une écriture dans l’espace public à l’exception de toute autre, qui devient dès lors suspecte et qui est combattue7. On s’interrogera donc sur le graffiti en tant que révélateur de rapports de pouvoir qui traversent l’espace urbain. Véritable « braconnage sur terres d’État »8, le graffiti doit être saisi dans son rapport dialectique au pouvoir politique, dont l’appropriation parfois exclusive de l’espace public peut être ainsi contestée.

Pour affiner l’analyse du rapport entre graffiti et usages de l’espace public, le lien organique qui relie le graffiti à l’espace sur lequel il est apposé doit être affiné – et ce alors même que les difficultés présentées par des sources souvent peu contextualisées ne doivent pas être niées. Dans cette optique, le graffiti matérialise souvent la volonté de contrôle territorial. Le graffiti se situe ainsi au croisement de l’agir politique et du marquage territorial, imprimant à l’espace public une empreinte dont il s’agit de démêler la signification parfois multiple.

Une des perspectives les plus stimulantes ouverte par l’analyse des graffitis est de les considérer non seulement comme traces, mais aussi comme actions9. Dans le cas des graffitis contestataires, il s’agit d’un geste clandestin, qui s’accomplit de manière dissimulée, tout en ayant vocation à laisser un signe visible. L’incertitude qui entoure l’auteur et la force politique qu’il représente – lui seul, un groupuscule, la majorité silencieuse ? – conditionne la réception du message qui varie nécessairement en fonction des acteurs. On portera donc une attention particulière à la question des différentes lectures – parfois concurrentes – d’un graffiti et aux questions méthodologiques qui en découlent.

On s’interrogera en outre sur le geste qui conduit au graffiti, sur ceux qui l’exécutent et sur leurs méthodes. Une réflexion sur la matérialité du graffiti s’impose dès lors : leur emplacement, leur support, l’outil employé (la craie, le stylo, la pointe, la bombe de peinture…) témoignent de dynamiques qui méritent d’être explorées. De plus, la fonction dialogique du graffiti, auquel on peut répondre ou qui peut être raturé, de manière spontanée ou plus articulée (comme le SPD qui diffuse le symbole des trois flèches visant à barrer les croix gammées) permet de révéler les logiques de territorialisation concurrentes à l’œuvre.

Enfin, les objectifs, très divers, des acteurs doivent être soulevés. On s’interrogera ainsi sur le devenir des slogans, qui parfois naissent sur les murs – « Ici, on noie les Algériens »10 – ou y sont repris. Si la contestation dans sa forme particulière de la révolte graphique semble la plus évidente des motivations, elle n’est sans doute pas la seule. Le graffiti constitue-t-il un message à son semblable pour fonder ou renforcer une communauté ? Un défi adressé aux autorités ? Vise-t-il à la désacralisation ou au contraire à la construction d’une dignité nouvelle de pensées jusque-là négligées ? Ou bien n’est-il qu’un simple exutoire dont il ne faudrait alors pas surinterpréter la signification ? Cette variété de fonctions politiques du graffiti se retrouve dans la diversité de leur tonalité : humoristique, parfois cryptique, ou au contraire stéréotypée (slogan-ralliement), parfois au contraire personnalisée (menaces, célébration), revendiquant souvent, par la portée du geste désacralisateur, la graphie, la taille, le choix des mots, la capacité à diffuser des émotions fortes non représentées dans et par des médias traditionnels. Seule une histoire sociale et plurielle du graffiti, prenant en compte les configurations spatiales et matérielles, permet donc d’esquisser des réponses.

Nous souhaitons poursuivre ces interrogations sans limite géographique et à partir de la fin du XVIIIe siècle : si la pratique du graffiti est probablement aussi ancienne que celle de l’écriture elle-même, les espaces urbains européens sont marqués à partir du XVIIIe siècle par la présence croissante de l’affichage, qui va de pair avec une politisation de plus en plus sensible de l’espace public11. La période contemporaine donne ainsi lieu à une production croissante de graffitis dont la diversité est en soi un des objets de nos interrogations.

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Comité d’organisation

Virgile Cirefice – École française de Rome – Institut d’histoire du temps présent

Grégoire Le Quang – Institut d’histoire du temps présent

Ariane Mak – Maîtresse de conférences, Université de Paris (LARCA)

Comité scientifique

Philippe Artières – Directeur de recherche CNRS, EHESS (IRIS)

Ludivine Bantigny – Maîtresse de conférences, Université de Rouen (GRHis)

Catherine Bernard – Professeure, Université de Paris (LARCA)

Béatrice Fraenkel – Directrice d’études, EHESS (CMH)

Emmanuel Fureix – Professeur, Université Paris-Est Créteil (CRHEC)

Charlotte Guichard – Directrice de recherche CNRS, ENS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (IHMC)

Sara Thornton – Professeure, Université de Paris (LARCA)

Modalités de soumission 

Pensée comme un atelier ouvert au public devant conduire à la rédaction d’un numéro spécial de revue, la journée d’étude aura lieu le vendredi 2 octobre à l’Université de Paris. Afin de favoriser les échanges, chacun des participants sera invité à discuter une autre communication. Pour cela, l’envoi des textes à l’avance est demandé pour le 1er septembre.

Les propositions de communication (2 000 caractères maximum) et une courte bio-bibliographie doivent parvenir, avant le 15 mai 2020, aux trois adresses suivantes :

 ;  ;

Les réponses aux propositions seront retournées par les organisateurs à la fin du mois de mai 2020.

Cette journée d’études est organisée en partenariat avec l’Institut d’histoire du temps présent (Paris 8-CNRS), le LARCA UMR 8225 (Université de Paris) et l’Iris Scripta-PSL “Histoire et pratiques de l’écrit”.

Bibliographie indicative

Philippe Artières, La police de l’écriture : l’invention de la délinquance graphique, 1852-1945, Paris, La Découverte, 2013.

Philippe Artières et Pawel Rodak, « Écriture et soulèvement. Résistances graphiques pendant l’état de guerre en Pologne (13 décembre 1981-13 décembre 1985) », Genèses, 2008, n°70, p. 120-139.

Susanna Barrows, « Les murs qui parlent : le graffiti politique en 1877 », Le Mouvement social, 2016, n° 256, p. 45-64.

Susanna Barrows, « Strange Bedfellows. Culture littéraire et culture populaire dans la France des années 1870 », Le Mouvement social, 2016, n° 256, p. 29-43.

Susanna Barrows, « Une étrange année : Victor-Hugo et le coup du Seize-Mai », Le Mouvement social, 2016, n°256, p. 65-79.

Jean Baudrillard, « Kool Killer ou l’insurrection par les signes », L’échange symbolique et la mort, Paris, Gallimard, 1976, p. 128-138.

Maëlle Bazin et Frédéric Lambert, « Écrits de rues, expressions collectives, expressions politiques », in Communication & langages, n° 197, septembre 2018.

Céline Braconnier, « Braconnages sur les terres d’État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de l’après-Commune (1872-1885) », Genèses, 1999, n° 35, p. 107-130.

Baptiste Brun, « Réunir une documentation pour l’Art Brut : les prospections de Jean Dubuffet dans l’immédiat après-guerre au regard du modèle ethnographique », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 4, 2014.

Roger Chartier, Inscrire et effacer. Culture écrite et littérature, 11e-18e siècle, Paris, Gallimard/Seuil, 2005.

Francesca Cozzolino, Peindre pour agir : muralisme et politique en Sardaigne, Paris, Éditions Karthala, 2017.

Xavier Crettiez, Pierre Piazza et Églantine Granier, Murs rebelles. Iconographie nationaliste contestataire : Corse, Pays Basque, Irlande du Nord, Paris, Karthala, 2014.

Laurent Cuvelier, La ville captivée. Affichage et économie de l’attention à Paris au XVIIIe siècle, thèse de doctorat sous la direction de Stéphane Van Damme et d’Antoine Lilti, Institut d’études politiques, soutenue le 14 novembre 2019.

Julien Dieudonné, « Le prince et la bergère : la relation Paulhan/Dubuffet d’après leur correspondance (1944-1968) », Revue d’histoire littéraire de la France, vol. 103, n°1, 2003, p. 153-168.

Ariela Epstein, A ciel ouvert : cultures politiques sur les murs de Montevideo, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015.

Giovanna Fiume, « Soundless Screams: Graffiti and Drawings in the Prisons of the Holy Office in Palermo », Journal of Early Modern History, 2017, 21/3, p. 188-215.

Béatrice Fraenkel, Les écrits de septembre : New-York 2001, Paris, Textuel, 2002.

Béatrice Fraenkel, « Actes d’écriture : quand écrire c’est faire », Langage & Société, 2007, 121-122, p. 101-112.

Béatrice Fraenkel, « Écrire dans l’île : Rétif de la Bretonne, graffitomane parisien (1734-1803) » in Alfred Messerli & Roger Chartier (dirs.), Scripta volant, verba manent. Schriftkulturen in Europa zwischen 1500 und 1900/Les cultures de l’écrit en Europe entre 1500 et 1900, Basel, Schwabe, p. 373-388.

Béatrice Fraenkel, « Actes graphiques. Gestes, espaces, postures », L’Homme, 227-228, 2018, p. 7-20.

Charlotte Guichard, Graffitis : inscrire son nom à Rome, XVIe-XIXe siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2014.

Vincent Lemire et Yann Potin, « « Ici on noie les Algériens » Fabriques documentaires, avatars politiques et mémoires partagées d’une icône militante (1961-2001) », Genèses, 2002, n°49, p.140-162.

André Loez, « Mots et culture de l’indiscipline : les graffitis des mutins de 1917 », Genèses, 2005, n°59, p. 25-46.

Guillaume Marche, “Expressivism and Resistance: Graffiti as an Infrapolitical Form of Protest against the War on Terror”, Revue française d’études américaines, 2012, n°131, p. 78-96.

Jon Naar et Norman Mailer, The Faith of Graffiti, New-York, Praeger publishers, 1974.

Jeff Oliver et Tim Neal (éd.), Wild Signs: Graffiti in Archeology and History, Oxford, Archeopress, 2010.

Julie Peteet, « The Writing on the Walls: The Graffiti of the Intifada”, Cultural Anthropology, 1996, vol. 11, n°2, p. 139-159.

Armando Petrucci, Jeux de lettres. Formes et usages de l’inscription en Italie, XIe-XXe siècles, trad. fr., Paris, Ed. EHESS, 1993.

Véronique Plesch, « Beyond Art History: Graffiti on Frescoes », Understanding Graffiti: Multidisciplinary Studies from Prehistory to the Present, Walnut Creek, Left Coast Press, 2015, p. 45-57.

Laure Pressac (dir.), Sur les murs. Histoire(s) de graffitis, Paris, Éditions du Patrimoine, 2018.

Chloé Ragazzoli, « Lire, écrire, survivre : les graffiti de scribes au Nouvel Empire », C. Jacob (dir.), Les Lieux de Savoir, vol. 2 « Les mains de l’intellect », Paris, Albin Michel, 2011.

Jeffrey Ian Ross (dir.), Routledge handbook of graffiti and street art, Londres, New York, Routledge, 2015.

Ariberto Segàla, I muri del duce, Gardolo, Ed. Arca, 2001.

Mary Beth Stein, “The Politics of Humor: The Berlin Wall in Jokes and Graffiti”, Western Folklore, vol. 48, n°2, 1989, p. 85-108.

Alberto Vacca, Duce truce. Insulti, barzellette, caricature: l’opposizione popolare al fascismo nei rapporti segreti dei prefetti (1930-1945), Roma, Castelvecchi, 2012.

Kirk Varnedoe et Adam Gopnik (dir.), High and Low, Modern Art and Popular Culture, New York, Museum of Modern Art, 1990.

Karolina Ziebinska-Lewandowska, Brassaï, Graffiti, Le langage du mur, Éditions Xavier Barral, 2016.

1 Jean Baudrillard, « Kool Killer ou l’insurrection par les signes », L’échange symbolique et la mort, Paris, Gallimard, 1976, p. 125.
2 Nous incluons donc les graffitis carcéraux, et ceux qui ont couvert et recouvrent encore souvent les murs des lieux de l’intime, comme les toilettes publiques en tant qu’ils sont accessibles, sous certaines conditions, à un public. Sur les latrinalia des vespasiennes, cf. l’exposition récente de Marc Martin « Les Tasses – Toilettes publiques affaires privées » (Point Éphémère, novembre-décembre 2019). Nous nous intéressons aussi bien aux graffitis essentiellement textuels qu’aux jeux entre texte et image propres aux graffitis, dont le caractère hybride pourra constituer l’un des objets de réflexion.
3 Nous renvoyons à la bibliographie indicative. Plusieurs manifestations scientifiques récentes pointent vers l’intérêt grandissant des sciences sociales pour le graffiti : le récent colloque interdisciplinaire « Écritures urbaines, écritures exposées », qui s’est tenu à Paris et Marseille les 11 et 18 octobre 2019, ainsi que le Workshop Scripta « Écritures exposées : la fabrique des espaces « publics » » des 19 et 20 mai 2020.
4 Laure Pressac (dir.), Sur les murs. Histoire(s) de graffitis, Paris, Éditions du Patrimoine, 2018. Voir aussi la journée d’étude « Le graffiti : un nouvel objet patrimonial ? » organisée par Emmanuel Fureix à l’université Paris-Est Créteil.

5 Armando Petrucci, Jeux de lettres. Formes et usages de l’inscription en Italie, XIe-XXe siècles, Paris, Ed. EHESS, 1993, p. 10.
6 Jacques Lévy, « Espace public », in Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.), Dictionnaire de la géographie, Paris, Belin, 2003, p. 336.
7 Philippe Artières, La police de l’écriture : l’invention de la délinquance graphique, 1852-1945, Paris, La Découverte, 2013.
8 Céline Braconnier, « Braconnages sur les terres d’État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de l’après-Commune (1872-1885) », Genèses, 1999, n° 35, p. 107-130.
9 Béatrice Fraenkel, « Actes d’écriture : quand écrire c’est faire », Langage & Société, 2007, 121-122, p. 101-112.
10 Vincent Lemire et Yann Potin, « « Ici on noie les Algériens » Fabriques documentaires, avatars politiques et mémoires partagées d’une icône militante (1961-2001) », Genèses, 2002, n°49, p. 140-162.
11 Cf. Laurent Cuvelier, La ville captivée. Affichage et économie de l’attention à Paris au XVIIIe siècle, thèse de doctorat sous la direction de Stéphane Van Damme et d’Antoine Lilti, Institut d’études politiques, soutenue le 14 novembre 2019.

 

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